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Cyclisme, Régionale/ PARIS - LA ROCHE GUYON
Rene Mandri s'écrit un palmarès
Les coureurs du club présents à la pointe du combat (4 dans les 20 premiers et 2ème au P.E) |
UN CRI DE RAGE et une libération. Rene Mandri s'est lâché sitôt après avoir franchi la ligne d'arrivée du 9 e Paris - La Roche-Guyon. L'Estonien de l'AC Val-d'Oise a remporté la plus belle course du Val-d'Oise, mais surtout il a signé hier matin sa première victoire de la saison. Une grande première en France pour ce garçon repéré par Lauri Aus (professionnel chez AR2R Prévoyance) et qui rongeait son frein depuis sa deuxième place à Paris - Magny-Omerville, l'autre grande classique de la saison dans le Val-d'Oise. « Je gagne enfin, lâchait-il en français. Pourtant ce matin, je n'y croyais pas trop. » Rentré à 1 h 30 du matin du Luxembourg où il avait participé à deux épreuves Elite (20 e dimanche), le jeune Slave (19 ans), originaire de Jogeva (au coeur du pays) et 52 e du Mondial juniors à Zolder en octobre, n'a passé que quatre heures dans son lit avant d'être réveillé par Pascal Miklanek pour se rendre au départ. « En début de course j'avais les jambes lourdes, affirme-t-il en se massant encore les quadriceps. Je suis donc resté dans les roues avant de me sentir mieux. »
Devant, la bagarre est déclenchée dès le départ par Antony Berny Cycliste qui envoie Diot et Hubert en éclaireurs. Le duo est rejoint par quatorze hommes (km 30) et leur avance atteint les 50 secondes. Mais rien n'est encore fait, car un contre de neuf hommes se forme. La course s'emballe lorsque Tahir (VC Les Mureaux) et Oillic (CSM Epinay) prennent les choses en main pour une escapade de trente bornes. Ils sont repris avant la terrible ascension de Clachaloze (km 102) où Mandri entre en scène. Ce dernier bascule en tête au sommet, fait la descente, mais est mal aiguillé quelques hectomètres plus tard.
Tout est à refaire pour lui. Dans la rampe finale, ses chances semblent minces lorsque Ailario (VC Bondy) place une attaque. Mais le coureur de l'AC Val-d'Oise parvient à combler son retard de cinquante mètres dans les trois cents derniers, pour s'imposer en finisseur. « Chez nous en Estonnie il n'y a pas de côte, c'est pour cela qu'il n'y a que des sprinters », ironise Rene Mandri, qui apprend le Français en recopiant tous les soirs des lignes dans un cahier avec son compatriote Heiko Sepp (Elite 3, actuellement blessé) dans leur appartement de Pontoise. Depuis longtemps il savait comment s'écrit le mot victoire.
Classement : 1. Rene Mandri (AC Val-d'Oise), les 110 km en 2 h 48'28''; 2. Ailario (VC Bondy) ; 3. Ladure (CSM Puteaux) ; 4. Léonard (US Maule) ; 5. Rigault (Saint-Leu-Taverny OC) ; 6. Oillic (CSM Epinay) ; 7. Leroy (AS Soisy Enghien-la-Barre) ; 8. Tahir (VC Les Mureaux) ; 9. Poteaux (Parisis AC) ; 10. Aimé (CSM Epinay) ; 11. Grenier (Parisis AC) ; 12. Fuentes (CSM Epinay) ; 13. Dard (Red Star) ; 14. J. Besson (Argenteuil Val-de-Seine) ; 15. Dubroca (Parisis AC) ; 16. Muselet (VC Les Mureaux) ; 17. Bermont (ACC Montigny) ; 18. Voisin (VC Les Mureaux) ; 19. Gleize (UC Feltin) ; 20. Hesschenbrouck (Parisis AC). Challenge par équipes « Intégral formation » : 1. CSM Epinay, 28 pts ; 2. Parisis AC, 35 ; 3. VC Les Mureaux, 42.
Thierry Raynal
Le Parisien , mardi 10 juin 2003
"sauce PAC"
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